Argelès-sur-Mer
Vous êtes ici dans le plus ancien établissement implanté sur le front-de-mer d’Argelès-plage. La première pierre de la bâtisse a été posée en 1896.
Lorsque, dans les années soixante-dix, la famille Badia flaire le potentiel commercial de cet emplacement privilégié, c’était un simple bar-restaurant pour les gens du pays, comme on dit, un endroit sans ambitions et prétentions gastronomiques, mais c’est déjà un lieu de villégiature unique, posé sur la partie sableuse de la Côte Vermeille, face à la Méditerranée, un coin tranquille pour atterrir, pour se nicher, se “camper”.
A l’étage, où se trouve aujourd’hui la pizzeria et sa terrasse panoramique perchée au-dessus des flots, il y a un hôtel modeste qui propose une poignée de chambres, sans chichi, mais avec une vue à 360° (l’hôtel a depuis été fermé pour permettre de loger une partie des employés saisonniers... jusqu’à 70 salariés en haute saison estivale).
A coups d’initiatives, d’innovation, de “osons !”, les Badia, Marc et Marie, la soixantaine aujourd’hui, vont révolutionner les lieux au fil des saisons estivales, ils vont tout simplement réveiller la Belle Endormie, allant jusqu’à repenser le mode de vie des Catalans dans le domaine des loisirs en général, du farniente les pieds dans l’eau plus particulièrement, que ce soit le temps d’une pause-déjeuner, d’un week-end ou d’un séjour prolongé. En ligne de mire : le temps des vacances, bien évidemment.
Les Badia vont être localement précurseurs, pionniers, en se réappropriant à leur manière la notion de “résidence secondaire” qui va devenir bien plus qu’une simple maison de vacances.
Dans le même site, ils vont encastrer, à demeure et à ciel ouvert : un restaurant, un bar, une pizzeria, un glacier... Ils vont installer la première barque pour exposer aux visiteurs les fruits de mer, le premier aquarium où la clientèle va pouvoir choisir son poisson, ses crustacés, avant de passer à table... Ils vont bouleverser, bousculer l’architecture commerciale du front-de-mer, en créant dans les années 2000 des façades en bow-windows coulissantes, de spectaculaires baies vitrées...
La Réserve va accueillir les toutes-premières animations musicales dans la station balnéaire, avant même que la Municipalité y songe... On y débarque pour prendre un café, pour déjeuner ou dîner, pour farnienter, pour se remettre de ses émotions solaires, pour étancher sa soif en quittant les vagues, pour assister à un concert... Le personnel n’hésite pas à mettre la main à la pâte, en se déguisant, lorsque l’actualité événementielle fournit un thème, une occasion à ne surtout pas manquer, un anniversaire. Désormais, tout se passe là !
C’est encore là, ici, en terrasse de La Réserve, que le premier “aboyeur”, appelé également “panneautier” - dans le sens d’une personne qui attire le client depuis le panneau situé en extérieur d’un restaurant et vantant les menus et spécialités culinaires de l’établissement -, a vu le jour. Serge en est la preuve vivante : à l’accueil, depuis plusieurs décennies, armé de son légendaire humour et un sens inestimable du contact humain, il fait saliver la clientèle pour la conduire à table. Il fera de vous plus qu’un client : un invité de marque !
Cette “culture du panneau” a toujours existé, elle était incarnée autrefois par une barque catalane, disposée à l’un des “corners” de La Réserve, avec une statue de l’époux d’Amphitrite et dieu grec des Mers, Poséidon, inséparable de son trident, ou encore une sirène, en guise “d’appel” pour accrocher, séduire le touriste.
Les premiers habitués vont être le socle de la clientèle, au point que dix ans, vingt ans, quarante ans, un demi-siècle plus tard, plusieurs générations d’une même famille s’y retrouvent chaque été. On y vient enfant, on y revient en adulte. Sans oublier celles et ceux qui s’y sont rencontrés, connus, mariés. C’est comme un passage obligé pendant les vacances, c’est comme un lieu de pèlerinage estival. C’est peut-être là, certainement même, le témoignage N°1 du succès de La Réserve.
Vous l’avez compris, La Réserve n’est pas qu’un simple restaurant, c’est tout un climat. Vous y savourerez certes une bonne viande, un excellent poisson, des légumes frais (et de saison uniquement) achetés chez les producteurs locaux... Tout en assistant à un sacré spectacle, celui d’une carte postale vivante.